
[AFM TALENT]: CVSHA, UN DIAMANT BRUT FROM MALI
Comme chaque semaine nous partons à la découverte de nos joyaux, ces artistes qui représentent avec brio notre continent. On atterrit aujourd’hui à Bamako au Mali pour vous faire découvrir un artiste à la fois créatif, avec un style coloré et un cœur en or . C’est également l’un des artistes les plus en vogue au MALI : C’est CVSHA.
Un flow impeccable, une créativité débordante et surtout un style multicolore et varié, lui c’est CVSHA. Notre artiste fait partie de cette nouvelle génération de la musique malienne qui monte en puissance et qui n’a pas froid aux yeux. Le rap c’est son style de prédilection mais pas que. Originaire du Togo, Assimbra Zekeri Ridouane Thierry a vécu une enfance plutôt calme et une scolarité brillante. Et l’enfance qu’il a passé ne le prédisait pas à être artiste. Les premières années de sa vie il les passe au Togo avant de s’installer au Mali. Et CVSHA est curieux, il aime fouiller dans les choses, comprendre, analyser… C’est la raison pour laquelle la musique est rapidement entrée dans sa vie. CVSHA, c’est un nom de scène particulier que son ami d’enfance lui a donné au lycée , on l’appelait alors Speezy Cacharel. Et puis il y a aussi une autre signification. « L’un de mes héros africain s’appelle Chaka Zulu. Et en voulant chercher une cohérence entre ce nom et ma personnalité, je me suis rendu compte que CHAKA ZULU à l’envers ça fait CASHA » nous raconte l’artiste.
De Kendrick Lamar, à Angélique Kidjo en passant par Mangala Camara et Burna Boy, CVSHA est tout simplement un artiste éclectique
Bien que le rap soit le style de prédilection de CVSHA, il est important de noter que ce dernier ne se limite pas. Ses inspirations musicales sont multiples. « Je suis quelqu’un qui écoute beaucoup de musique, je ne suis pas enfermé dans une case. De base, la musique que je consomme majoritairement c’est le rap. Mais ça n’exclut pas le fait que j’écoute beaucoup de musique. Je me dis c’est un langage beaucoup plus spirituel qu’autre chose. Et du moment que la musique est bonne, je la consomme. Ça peut être du rap, du coupé décalé, de l’afro, du Jazz, de la soul, de l’électro, de la pop… » nous explique CVSHA. De Kendrick Lamar, à Angélique Kidjo en passant par Mangala Camara et Burna Boy, CVSHA est tout simplement un artiste éclectique. Une polyvalence qui va se confirmer avec la sortie de son projet « Bad Man Killa ».
« THE BAD MAN KILLA »
C’est surtout pour choquer les gens parce que souvent quand on parle de CVSHA, les gens pensent que ça ne va être que des sons rap plutôt que des sons dancehall ou afrobeat posés
CVSHA compte à son actif de nombreux projets dont « Dirty Oxygen I et II » et le dernier en date : « The Bad Man Killa ». Un projet de 6 titres tous plus originaux les uns que les autres. Et cette mixtape se distingue clairement des autres par la présence de sonorités diverses et variées. On retrouve notamment la tuerie afro « Fosho » , la bombe trap « Altiplano » et le son dancehall « Guru ». Tout part d’un défi lancé par son manager : il s’agissait de pondre quelque chose en 10 jours maximum. « Je vous promets que cet EP on l’a fait en 10 jours. Tout ce qui a été prise de voix, instrumentales… On a tout fait en moins de 10 jours ! Et ça s’est passé dans mon salon ! » nous raconte le CHAKA ZULU.

J’ai remis aussi pleins de pendules à l’heure dans ce projet
Avec ce projet, il a voulu innover et montrer une autre facette de sa musique. Comme en témoigne d’ailleurs la pochette du projet. On aperçoit le visage de CVSHA portant un masque. C’est une manière de montrer l’autre face de sa musique. « Tout s’est passé comme ça sur un coup de tête. Et c’est surtout pour choquer les gens parce que souvent quand on parle de CVSHA, les gens pensent que ça ne va être que des sons rap plutôt que des sons dancehall ou afrobeat posés. J’ai amené un truc pour surprendre. » nous raconte l’artiste. En ce qui concerne le nom du projet, CVSHA nous apporte une réponse plutôt originale : « Ce projet vient comme un guet-apens, une attaque surprise. On s’est dit pourquoi pas Killa. J’ai remis aussi pleins de pendules à l’heure dans ce projet. Ce qui fait que j’ai considéré cet acte comme un acte criminel ».
Une vision, des principes…
Il utilise majoritairement la langue bambara dans ses chansons pour valoriser la magnifique culture malienne
CVSHA fait de sa musique une musique à la fois unique et authentique. En effet, il utilise majoritairement la langue bambara dans ses chansons pour valoriser la magnifique culture malienne. Il s’agit pour lui de toucher dans un premier temps le public sur le plan local. « Le Mali est un pays majoritairement analphabète. C’est pas forcément avec des sons en français et en anglais que tu vas réussir à impacter les gens au MALI. La langue est très importante. Elle est vraiment au centre de la musique ici. Le bambara est la langue que tout le monde comprend. Il faut vraiment que la musique ait une portée sur le plan local et qu’elle soit consommée par le plus de personnes possibles ». Il n’en oublie pas moins l’international : « Les messages clés dans mes sons j’essaie de les chanter dans d’autres langues. Même s’ils ne comprennent pas tout le son ils captent le délire global, ce que je veux ramener dans le son, l’esprit, le thème du son et tout ce qui va avec. Quand on écoute les sons américains on va chercher le son pourquoi pas chercher la signification de ce que l’on dit en bambara ».
Dans la musique, il y a le côté artistique, mais il y a aussi le côté où l’artiste est censé avoir des valeurs qui inspirent ses fans et ses auditeurs
Le Bad Man Killa est aussi un artiste qui se distingue par les valeurs et principes qu’il prône. Pour lui avoir des principes surtout dans la musique au Mali est une chose essentielle. Dans la musique, il y a le côté artistique, mais il y a aussi le côté où l’artiste est censé avoir des valeurs qui inspirent ses fans et ses auditeurs . Je suis l’un des plus fermes dans ce game parce qu’ il y a des valeurs, des principes, des visions auxquelles je m’accroche vraiment depuis le début. Il y a pleins de choses que de nature, l’humain que je suis ne ferais pas ». En d’autres termes, il garde la tête sur les épaules et veut inspirer par sa musique.
Un polyvalence artistique, une vision, des principes mais aussi une valorisation de la culture malienne font de CVSHA l’un artiste qui représente dignement la nouvelle génération de la musique malienne. Et sa détermination est grande puisqu’il compte encore sortir d’autres projets, collaborer avec d’autres artistes de la sous-région malienne et bien sur donner son premier grand concert !
Interview : Mohammad Ag Rhissa pour AfricanMoove
Fier de CVSHA ,c’est une révélation incontestable,un jour viendra il représentera le Mali à l’international.
FOSHO GANG💪🏾.
Juste bai ni ka waati